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Au pays de Lambert
27 octobre 2008

Lus récemment

couverture_livre_des_amesLe livre des âmes, de Carina Rozenfeld (Intervista)

Zec est un garçon comme les autres, jusqu’au jour où…

Variation agréable sur l’univers des supers-héros (ici, le personnage principal se voit affublé d’une paire d’ailes et, bien sûr, de la grande quête qui va avec ;-), ce tome 1 d’une nouvelle trilogie tient ses promesses. L’ensemble est écrit d’une plume fluide, bien en prise avec son temps (allusions fréquentes à la blogosphère, aux séries-télé, aux comics…), et le glissement allégorique mutant/ado s’opère tout en douceur, non sans pertinence. J’ai ressenti quelques petites longueurs dans la seconde moitié du livre mais c’est ma seule réserve. A lire, donc.

terreurTERREUR, de Dan Simmons, (Albin Michel)

Petit problème : soit deux bateaux pris dans les glaces de l’Antarctique, en 1845. Soit une créature ressemblant à un ours blanc géant qui rôde à proximité des deux navires précités. Combien de temps faudra-t-il à la dite-créature pour boulotter-éviscérer-éparpiller façon puzzle les 129 hommes d’équipage ? Réponse : 700 pages.

Du lourd, du costaud, du solide ! Un roman d’épouvante bien roboratif, qui tient au corps et prend aux tripes. L’érudition de Simmons est sans faille. Chaque hauban est là. Chaque vergue est décrite, de même que la membrure de la coque, les techniques médicales de l’époque, les ravages du froid, du scorbut et autre joyeusetés ! Tant et si bien que les spécialistes de l’expédition Franklin auront du mal à prendre l’auteur en défaut. Et le lecteur lambda ? Y trouve-t-il son compte ?

Les + : Les personnages sont bien dessinés. Le « héros », Crozier, est dense et fouillé. Les seconds rôles apparaissent davantage esquissés en deux ou trois traits (le mutin vicelard, l’officier de sa majesté un peu guindé, le valet homosexuel…) mais ils « existent » néanmoins. Autre gros point positif : les apparitions du monstre ! Parcimonieusement distribuées, elles tiennent toutes leurs promesses (ça charcle grave, mes aïeux !) et, surtout, elles sont toujours variées, tant au niveau des situations que de leur « mise en scène littéraire » ! Le capitaine Simmons a évité l’écueil de la répétition, généralement fatal aux auteurs qui s’aventurent dans les eaux du classique du jeu de massacre « monstre attaque personnages ».

Les - : Aussi excitant soit-il, le point de départ de l’intrigue comportait, je crois, ses propres limites. Je m’explique. Sachant que ce roman est tiré d’un fait historique, la fin est par conséquent imposée à l’auteur : on n’a jamais revu les 129 hommes d’équipages. Impossible de tricher avec ça. Pas de survivants, comme dans la catastrophe du Titanic. Pas de possibilité de donner une dimension sacrificielle, style rachat héroïque, à l’ensemble, comme avec Fort Alamo : ici, les héros ont fait des mauvais choix, ils n’ont pas eu de bol, et ils vont tous crever un par un. Dur. Autre problème : le monstre. Faut-il l’expliquer rationnellement (et c’est toujours décevant) ? Faut-il ne rien expliquer (et c’est toujours frustrant) ? Dans les deux cas (nécessité de se conformer à la – sordide – vérité historique + nature énigmatique du monstre), Simmons trouve une porte de sortie honorable en appelant au secours la mythologie autochtone. Mais cela ne reste qu’une porte de sortie et pas une « vraie » fin culminante. Dur dur de boucler une histoire de manière 100% satisfaisante, j’en sais quelque chose ;-)

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