LE DOS AU MUR : l'idée

Chez moi, le point de départ d’une histoire vient souvent de la conjonction entre une envie et une idée. L’envie, c’est celle d’explorer un univers nouveau en me documentant, voire de prolonger un plaisir de spectateur ou de lecteur en m’appropriant et en recréant quelque chose qui a déjà été fait. L’idée, c’est l’angle l’attaque, le « high concept » qui va donner au projet sa touche d’originalité. Pour LA BRECHE par exemple, j’ai longtemps eu cette envie de parler du débarquement, de la seconde guerre mondiale, mais je ne trouvais pas l’angle d’attaque original. Jusqu’au jour où j’ai pensé à l’équation « voyage temporel + télé réalité » et là, ça a fait tilt !

Avec le DOS AU MUR, l’envie tenait davantage à la forme qu’au fond. Je suivais avec délice la saison II de PRISON BREAK et je brûlais de raconter une histoire de cavale mettant en scène plein de personnages en montage alterné (« cross cuting »). J’adore le montage alterné. Pourquoi ? Parce qu’il vous permet de ne traiter que les MOMENTS FORTS ! Si vous suivez un seul personnage du début à la fin, vous êtes obligé d’avoir des creux, des charnières, des temps morts. Autrement, l’avalanche de moments forts paraît artificielle. Mais pas avec le cross cuting ! Cette méthode vous aide à éllipser de manière naturelle les « creux ». L’attention et la tension sont en permanence relancées !!!

Le déclic s’est produit en lisant l’article du Nouvel Obs reproduit au début du bouquin. Etats-Unis/Mur/Mexique + cavale/montage alterné = OK, bingo ! J’ai été prendre un bain. Je me suis relaxé, et quand j’en suis sorti, les grandes lignes de l’histoire étaient déjà en place. Aussitôt, j’ai envoyé un mail à mon dir’ col’, Denis Guiot : « Je crois que j’ai une idée !!! ».