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Au pays de Lambert
13 février 2011

Vu :

TRON, L'HERITAGE, de Joseph Kosinski

tron_legacy1_240x300Un bon exemple de scénario balisé dans les normes mais manquant cruellement de chair. Sans émotion ni personnages attachants, le squelette du script (acte 1, point pivot, « fun and games », point de non retour, « ventre de la baleine », moment où tout est perdu, etc.) apparaît distinctement, à nu, tel un personnage « fil de fer » auquel les animateurs n’auraient pas encore collé sa texture. L’histoire est tantôt trop simple (« oh, un passage secret au fond de la salle des jeux vintage »), tantôt trop nébuleuse (si quelqu’un peut m’expliquer la nature des « algorithmes isomorphes » et en quoi ils sont une clé pour soigner le cancer, je suis preneur). Plutôt que d’une suite à l’original, ce nouvel opus se présente sous la forme d’une « édition spéciale » (ou d’un remake ?), dans la mesure où il enquille, méthodiquement les principaux moments forts du premier film (duel frisbee, motos, voilier « solaire », etc.). L’ensemble est bien sûr boosté, lifté, relooké par la technique d’aujourd’hui. L’univers stylisé et fluo de Tron se prête plutôt bien à la 3D, cette dernière étant réservée au monde « virtuel » (le premier acte, qui se déroule dans le monde « normal » est… normal). L’idée de créer un contraste formel entre deux univers ne date pas d’hier. Elle avait été testée dans les années 80 par Douglas Trumbull dans « Brainstorm », film étonnant où les séquences réalistes en 35mm, son mono, alternaient avec le monde « cérébral » des personnages, en 70mm, dolby stéréo. Projeté dans une bonne salle type Max Linder, le résultat était saisissant. Alors, ce nouveau TRON, en définitive ? Ni honteux, ni enthousiasmant. Des thèmes intéressants (aujourd’hui, le pouvoir c’est le partage de l’information) esquissés au début passent curieusement à la trappe. Le premier film était en avance sur son temps. En dépit des ses effets spéciaux dernier cri, le second, en collant de trop près à l’original, nous apparaît paradoxalement dépassé (dans les codes qu’il reprend). En ce sens, le projet « tron » semble (comme son héros coincé dans un monde parallèle) définitivement hors du temps.

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