Buzz l'éclair
Je réponds ici même aux internautes du forum JRRVF (voir précédent post) pour deux raisons :
1/ Si je commence à « ping-ponger » directement sur le forum, je me connais, je vais me prendre au jeu et y passer un temps fou.
2 / Cela me permet d’alimenter ce blog qui était au point mort, il faut l’avouer, depuis quelques temps !
Esgal dit : d'après la page wikipedia sur l'auteur, il publierait à un rythme moyen de 3 romans par an... effectivement à un tel rythme de prodution on doit planer dans les cieux éthérés de la Grande Littérature huhu ;-)
La Grande Littérature ? Non, en effet, certainement pas. Pas contre, j’ai la faiblesse de croire qu’on plane dans les sphères du divertissement de qualité (un niveau déjà pas si facile à atteindre, croyez-moi).
Esgal again : Pour finir, ce qui me gêne vraiment, c'est le fait de mettre en scène des Elfes qui jouent les mercenaires pour des humains, avec le professeur mêlé à tout ca pour ne servir finalement que des intérêts militaires américains...
Ce conflit, les Elfes y vont vraiment à reculons, je peux vous l’assurer (mais rien dire de plus sans déflorer l’histoire). Il y a un passage que j’aime beaucoup où deux Elfes, après une escarmouche, regardent le cadavre d’un Japonais qui a encore son sabre dans les mains. Et l’un des Elfes de demander : « Pourquoi devons-nous combattre ces gens là ? Nous sommes plus proches d’eux que des Occidentaux ? ».
Esgal strike-back : En plus, réduire les elfes au rang de machine à tuer (non mais sans dec "le commando des immortels", pffff) alors que finalement ils ne faisaient la guerre que par nécessité, l'essentiel de leurs oeuvres étant justement destiné à la création, au savoir et à la guérison (cf les silmarils et les 3 anneaux elfes).... ben je sais pas, ça passe pas, et ca passe d'autant moins quand c'est dans un but purement lucratif.
Esgal, le fils de la revanche : Par contre, est-ce rendre justice à l'oeuvre de Tolkien que de les réduire à des espèce de terminators sylvains ? Non ! Les elfes sont bien plus que ca. L'auteur du "Commando des immortels" choisis d'extraire une caractéristique des Elfes qui l'arrangeait et base tout son roman la dessus. (j’hallucine : tu l’as même pas lu, garçon !) Il aurait pu choisir un contexte dans lequel toutes les facettes du monde elfique auraient été représentées (guerre, poésie, savoir, relation avec la nature, chant, etc). Peut-être que ce sera effectivement le cas, mais le pitch ne laisse rien présager de bon à ce sujet.
Le packaging (couverture, résumé, etc.) c’est le métier de l’éditeur, pas le mien. N’étant pas une « star » de la littérature, je n’ai qu’un contrôle très très relatif sur tout cela. D’un autre côté, il faut bien mettre en avant des aspects du livre par rapport à d’autres : en dix lignes, c’est fatal. Ici, c’est l’aspect guerrier qui a été choisi. Ce roman est avant tout un roman d’aventures et d’action… ce qui ne veut pas dire que les facettes « poésie », « guérisons », « symbiose avec la nature », « chant », etc. sont absentes de l’aventure, bien au contraire !!! Et, plutôt que de « terminators sylvains », je parlerais de « prédators sylvains »… puisque « mes » Elfes sont des as du camouflage ;-)
Esgal est de retour, et il n’est pas content : En plus si le but du roman est de se dire "et si toklien avait vraiment rencontré les elfes ?", pourquoi ne pas le plonger lui dans le monde elfique, plutôt que de ramener les elfes dans notre monde à nous ? C'est vrai que ramener les elfes permet de prendre boooocoup de liberté par rapport à l'oeuvre originale, pour moi c'est choisir le chemin de la facilité par rapport au respect de l'oeuvre de Tolkien...
Le roman commence dans le monde des Elfes et se poursuit dans celui des humains. Pour schématiser, je ne voulais pas faire WITNESS ou DANSE AVEC LES LOUPS (un occidental plongé dans un monde « étranger ») mais plutôt WINDTALKERS (des non-occidents plongés dans notre monde à nous, et plus précisément dans une guerre moderne, mécanisée, à mille lieux de leurs coutumes et traditions). On a tout à fait le droit de trouver cette approche réductrice par rapport à l’œuvre de Tolkien… mais il se trouve que c’était celle qui m’inspirait, celle que j’avais envie de traiter.
Guth dit : J'espère que Tolkien aura aussi une personnalité parallèle, parce que sinon Ronald en Birmanie ça risque de donner "ah ma fièvre des tranchées me reprend, évacuez moi!" ou "ma pipe, rendez moi ma pipe!" etc, etc. N'oublions pas qu'en 1942 Tolkien avait déjà 50 ans, pas l'âge idéal pour jouer au scout dans la jungle!
En effet, mon cher Guth, il y a un peu de ça : Tolkien est « déphasé » durant une bonne partie du roman. Mais, à la fin… hé, hé…
Merlin dit : Voyons d'abord si le livre respecte l'homme qu'était J.R.R Tolkien même sous les traits d'un personnage de fiction. C'est là (à mon sens) l'essentiel.
J’ai vraiment essayé. La biographie de Carpenter et la correspondance de JRRT n’ont pas quitté ma table de travail durant dix mois (et oui, je n’ai pas écrit trois romans cette année là ;-)
Yiy dit : Sinon, ben m'est avis que l'auteur aurait tout aussi bien pu embarquer dans son histoire une escouade d'orques : elle aurait mieux servi son sujet.
Encore une fois, l’accroche « guerrière » n’est qu’une accroche. Il n’y a pas que ça dans le roman…
PS : Merci à Lambertine qui a résumé ma philosophie du projet mieux que je n’aurais fait moi-même (et pourtant, à ma connaissance, nous ne sommes même pas apparentés ;-)