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Au pays de Lambert
2 avril 2010

Péril en la demeure

Le salon du livre jeunesse de Montreuil est en danger, faute de subventions apparemment. Vous pouvez signer la pétition ici :

http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/petition/index.php

La culture, les livres... Il y a des brèches plus urgentes à colmater, paraît-il. Mais à quoi bon garder à flots un navire qui, par ailleurs se viderait de son âme ? Eternel dilemne des priorités. A vous de voir.

Ci-dessous, et sans transition, la postface de VEGAS MYTHO, qui sort dans une semaine. Comme d'habitude ce petit texte - rédigé il y a pile un an - est à la fois une note d'intentions et un "rendons à César..." :

Comme pour mon précédent roman, Le commando des immortels, l’origine du présent projet remonte à deux mots griffonnés dans un carnet de notes (en décembre 2002, si ma mémoire est bonne) :

« Dieux mafieux »

L’intrigue m’est venue très vite, d’un coup. Mon objectif était de (re)faire Le parrain… avec des superpouvoirs ! J’adore Coppola. J’adore Le parrain. Je savais qu’il me fallait un drame familial « shakespearien », avec une grande fête au début, des meurtres soigneusement mitonnés et une séquence type « retour au pays » (La Sicile chez Coppola , la Grèce chez moi).

Je voulais en outre qu’on découvre la famille Stamatis de l’extérieur, un peu comme si la saga des Corleone était racontée du point de vue de Kay, la fiancée de Pacino. Cela me semblait faciliter l’identification pour le lecteur.

Certaines scènes me sont apparues instantanément, en même temps que le high concept : par exemple celle où Zeus zappe en déclarant « Des siècles de merde, j’en ai connu. Mais des comme ça, jamais ! ». En sept ans de gestation, la réplique n’a pas bougé d’une virgule !

Concernant l’écriture elle-même, mon modèle était le American death trip de James Ellroy, avec ses encarts documentaires et son style sec, coup de poing.

Et puis j’ai eu vent d’un certain « petit » roman qui avait raflé tous les prix SF et fantasy de la planète : American gods de Neil Gaimam. Le concept, grosso modo, était le même : les dieux de l’Antiquité existent toujours ; ils sont là, parmi nous, incognitos. Autant dire que cela m’a carrément refroidi. J’ai lu le livre. J’ai aimé, sans plus. J’en garde un souvenir de frustration : on se laisse balader, on attend une confrontation finale qui n’arrive jamais, et on tourne la dernière page, à la fois séduit et déçu. Just my two cents.

Les années ont passé. L’idée continuait de faire son nid dans ma tête. Régulièrement, Zeus et ses copains venaient frapper aux portes de mon imagination  pour me signifier : « on est là, on existe, ne nous oublie pas». Jusqu’au jour où ils ont carrément pris un bélier, tout défoncé, et je n’ai plus eu d’autre choix que d’écrire le roman en me disant « tant pis pour American Gods » !

J’ai rédigé le début (jusqu’à l’inauguration du casino, à peu près), je l’ai fait lire à mon éditrice « adulte », Bénédicte Lombardo, qui m’a donné un feu vert officiel et suggéré l’utilisation d’un flash-back en forme de prologue. J’aime ce genre de collaboration. La vie est simple, parfois.

Pour mon héros, j’ai choisi un mélange entre Charles Bukowski (ou plus exactement le Chinaski de ses romans) et C. Wright Mills, professeur et sociologue dont j’ai appris l’existence en lisant Les fifties de David Halberstam (au seuil). Le Londres, une biographie de Peter Ackroyd, avait été ma bible durant la rédaction de Zoulou Kingdom ; ici, c’est le formidable ouvrage d’Halberstam qui m’a servi de référence pour essayer de capter l’esprit des années 50, décennie plus tumultueuse qu’il n’y paraît au premier abord.

Concernant Zeus, j’ai pioché plein de petits détails (son île, son yacht, etc.) dans la biographie d’Onassis écrite par François Forestier, chez Michel Lafon : L’homme qui voulait tout. Concernant Howard Hugues, j’ai trouvé mon bonheur dans Le milliardaire excentrique de Peter Harry Brown et Pat H. Broeske, chez Pocket.

Le chapitre sur Lépante doit beaucoup au Carnage et culture de Victor Davis Hanson (Flammarion). Celui sur le Caire tire ses sources de L’Egypte, une aventure savante (Fayard), par Yves Laissus. Quant au naufrage du plus célèbre paquebot du monde, mes deux ouvrages de référence restent celui de Walter Lord (La nuit du Titanic, J’ai Lu) et Titanic, la grande histoire illustrée, chez Glénat, par Don Lynch et Ken Marschall. J’ai également puisé dans mes sources « habituelles » pour le chapitre évoquant Londres au XIXe siècle ( le Peter Ackroyd précité ainsi que Londres 1851-1901, l’ère victorienne ou le, triomphe des inégalités, ouvrage collégial  dirigé par Monica Charlot et Roland Marx aux éditions Autrement).

Les mésaventures de l’obélisque baptisé « L’aiguille de Cléopâtre » sont authentiques. Alan Moore les relate dans From Hell et cite ses sources au cours de son abondante postface : The New Book of Knowledge (Waverley Book Company), par John Hammerton et London, The Sinister Side (Tragical History Tours Publications) par Steve Jones. Les « divagations » d’Aphrodite concernant un complot millénaire contre la féminité et ses représentations viennent d'une théorie également développée dans From Hell.

Enfin, quiconque s’intéresse à Las Vegas ne manquera pas de lire le très bel essai de Bruce Bégout, Zéropolis, paru aux éditions Allia.

Merci à Bénédicte Lombardo, pour son amitié et son constant soutien dans le travail, et merci à vous, lecteurs, à l’autre bout de la chaîne, pour avoir choisi de lire cette histoire. En espérant vous retrouver bientôt pour de prochaines aventures littéraires…

Christophe Lambert, mars 2009.

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Commentaires
M
...le 8 avril alors !
S
Je l'ai précommandé en début de semaine. Le résumé et la très belle couverture m'ont fait très envie dès le moment où ils sont apparus sur ton blog. Un livre de plus sur la pile qui trône déjà sur ma table de chevet. J'en ai accumulé un bon paquet ces derniers temps, mais un certain H.K accapare une grande partie de mon temps et je lis au compte-gouttes. ;-)
Au pays de Lambert
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