IL ETAIT UNE FOIS...
Il y a trente ans à peine (il y a trente ans déjà !) un petit garçon qui suivait tous les soirs, à 19h55, le feuilleton IL ETAIT UNE FOIS… L’HOMME avec une ferveur quasi-religieuse.
Je n’avais que dix ans, mais je trouvais géniale cette idée de faire voyager une même galerie de personnages (les bons comme les mauvais) à travers les époques. Le cocktail « ludo-édicatif » était parfait : au premier plan, les aventures de cette famille « Mr tout-le-monde », des gags, et à l’arrière plan, l’Histoire avec un grand H. Le générique et ses effets de « morphing » dix ans avant le premier « morphing », reste l’un des plus beaux fleurons de l’histoire de la télé (faut dire que le compositeur, un certain JS Bach, n’est pas mauvais). Imaginez donc : par rapport aux dessins-animés de l’époque (en gros, les productions Hanna Barbera), tout cela était TRES ambitieux. En tant que jeune télespectateur, c’était extrêmement gratifiant de sentir que l’auteur ne vous prenait pas pour un idiot. J’en ai retenu la leçon suivante : toujours viser un peu au dessus de la cible à qui l’histoire est destinée. Même si, à dix ans, certains extraits de la voix-off me passaient carrément au dessus de la tête (je me souviens encore de « monotone litanie » ou bien « élémentaire rusticité ») je restais scotché à l’intrigue principale.
Peu après la fin de la diffusion de la série, j’ai pris mon courage (et un lourd combiné téléphonique des années 70) à deux mains et, avec mon ami de toujours STEF, on appelé Albert Barillé, créateur de cette série qui nous avait tellement marqués.
Il s’en est suivi une correspondance amicale, puis plusieurs rencontres et, enfin, une collaboration (sur la dernière série en date, « Il était une fois… notre terre ») récemment diffusée sur Gulli. Mais ceci est une autre histoire…
Il y a un mois à peine (il y a un mois déjà), Albert Barillé nous a quittés.
Les encouragements qu’il m’a prodigué, quand j’avais dix ans, font partie des grands évènements de ma petite vie. C’est pourquoi, quand je vais dans des classes et des lycées, je demande toujours s’il y a des écrivains ou dessinateurs en herbe dans la salle. J’ai, à mon tour, entrepris une correspondance avec certains de ces jeunes gens. J’espère ainsi transmettre une espèce de bâton relais artistique.
Jean Barbaud, le graphiste des six séries IL ETAIT UNE FOIS est maintenant mon ami, et Manchu, designer des vaisseaux d’IL ETAIT UNE FOIS… L’ESPACE réalise la plupart de mes couvertures (les exosquelettes nazis de LA BRECHE, c’est lui !)…
La chaîne n’a pas de fin…